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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 8.djvu/92

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être… « Pressez-vous !… Pressez-vous ! » À quoi bon ? Elle présente, il pouvait la perdre. Elle absente…

Brusquement, la porte s’ouvrit et Psyché, Psyché elle-même, non plus son image ni son ombre, mais son corps véritable, son regard, son parfum, toute elle… Psyché entra.

Elle ferma en tremblant la porte, s’y adossa, tendit les mains :

« Je vous en supplie, ne me touchez pas… Je ne sais pas ce que je fais ici… »

« Sa voix ! C’était aussi sa voix ! »

« Ce que vous faites ici, Psyché ? Mais toute la beauté de la vie pour celui qui vous entend ! »

Les yeux clos, la main sur le front, elle parlait comme à elle-même, tandis que le train retentissant roulait sous le tunnel de Paris.

« Comment suis-je venue ?… Je ne sais pas… Toute la journée, je n’ai pensé qu’à vous fuir… J’avais peur de vous… peur de moi… Il n’y a que cinq minutes je vous fuyais encore… et je me suis prise… vous le voyez… tout est fait…

— Psyché !

— C’est insensé, vous me le disiez vous-même ! C’était impossible… Et me voici !

— Psyché ! »