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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/126

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une jeune fille de mon âge avec qui vivre, une jeune fille à adorer, une maîtresse enfin, puisque c’est le mot, mais ce n’est pas le mot que je voudrais. Celle que je rêve est trop douce, trop aimante pour ce nom grossier. Je voudrais passer ma vie pendu à son cou, ma tête sur son sein, mes lèvres sur sa joue, et ses cheveux dans mes yeux. Je voudrais n’avoir d’autre souci que de l’aimer davantage encore, et de le lui dire encore plus souvent. Je lirais Ronsard, Musset, Byron, du Bellay. Je ferais des vers, moi aussi. Pourquoi pas ? Et je les lui lirais. Et je…

Mon Dieu ! Mon Dieu ! que j’ai envie de pleurer !


Lundi soir, 12 décembre.

J’ai été hier encore au Palais-Royal, en matinée. On jouait Tricoche et Cacolet. Je m’étais cassé le nez auparavant aux Français après une heure de queue. Et aux Français on jouait Il faut qu’une porte, On ne badine pas, Un Caprice, la Nuit d’Octobre et un à-propos avec Bartet, Reichenherg, Baretta, Mounet-Sully, Thiron, Barré, Albert Lambert et Le Bargy ! Et j’ai raté cela !

Enfin ! Au Palais-Royal je me suis beaucoup amusé. Daubray jouait le duc Émile ; Milher, Tricoche ; et Calvin, Cacolet. Le second acte m’a paru le plus drôle. Mais rien au monde n’est plus