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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/216

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Oh ! ne haussez pas les épaules, Monsieur Louis, qui lirez cela plus tard, vous voudriez bien, n’est-ce pas, être à l’âge heureux où l’on croit aux romans et où l’on pleure en lisant les Misérables ou Notre-Dame de Paris.


Samedi, 14 avril 88.

Voilà le printemps ! voilà le printemps ! Dieu, que je suis content !

Un soleil, une gaieté, une lumière, et des femmes partout !

C’est la première belle journée. Le printemps est paresseux cette année.

Sorti toute la journée, parce que l’école, pour toute punition, m’a octroyé huit jours de prolongation de vacances, sans pensum, sans rien. C’qui sont naïfs ! On n’a pas idée d’ça en province.

Été au Louvre, vu les Romains de Couture qu’on vient d’y transporter, le Soir d’Orage de Millet, qu’on vient de donner, la Vénus de Milo qui est une Victoire, paraît-il et — naturellement — les Prud’hons et les Watteaux.

De là, avenue de l’Opéra, passage Choiseul, place Gaillon pour Bonheur des Dames, Boulevards, Champs-Élysées, place François Ier, visité un appartement de cocotte, plein de canapés et de toilettes, que nous allons peut-être habiter, —