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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/228

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jours j’ai cent pulsations. L’après-midi, je ne peux pas même lire, et je suis si fatigué que cela en devient douloureux. Le soir, à dix heures et demie, vient M. Landouzy, en habit noir, cravate blanche. Il sort d’un dîner chez les Buloz. Il m’examine et me dit que j’ai la rougeole. Cela me rassure beaucoup, car je craignais la scarlatine. Il ne me donne aucun médicament. Régime : lait, lait de poule, grog, tout cela à la température de la chambre.

Mercredi 25. — Je m’endors à trois heures du matin et me réveille à dix heures et demie. Bonne nuit, en somme. Dans la journée, revisite de Landouzy. Régime : potages, œufs, côtelettes, fruits cuits. — Poor me !

Jeudi 26. — Bonne journée. Bonne nuit.

Vendredi matin. — Mes boutons s’en vont.

Je viens de lire Torquemada, le Mari de la Débutante, le Chevalier Trumeau, Pendant le Bal, le Narcotique. J’en parlerai plus tard.


Samedi, 28 avril.

Le ciel est gris, donc tout est triste. Les feuilles sont déjà poussées par endroits, mais elles ne brillent pas. Déjà les squelettes des buissons s’emplissent de verdure, il pourrait y avoir de l’ombre et l’on pourrait voir ce délicieux tableau :