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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/247

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Percer, c’est tout. Le reste va tout seul. Percerai-je jamais ?

Oh ! croupir avec les Feuillet, les Cherbuliez, les Theuriet même, quoiqu’il soit bien joli parfois, et les Georges Ohnet !

Plutôt vendre des balais de goguenots !

Loti ! Renan ! Flaubert. Flaubert ! Loti ! Renan ! Renan ! Renan[1] !


Jeudi, 10 mai 88, 6 h. soir.

Après dix-huit jours de prison, je suis sorti, et sans enthousiasme. Il est vrai que je n’ai vu que le quartier embêtant — du Trocadéro à Montparnasse. — J’espère être plus emballé par les Champs-Élysées et la Concorde.

J’ai été voir d’abord la reconstitution de la rue Saint-Antoine et de la Bastille en 1789, inaugurée hier. Mais pour cause de fête légale, Ascension, monde fou. Georges m’accompagnait. L’exposition est très curieuse : enseignes, pignons sur rue, vitres verdâtres, perruques de crin, chevelures poudrées, fillettes accortes, tout y est. Un peu mûres, les fillettes, on aurait pu les choisir mieux !

« Icy on donne à boire et à manger. »

Sur un pignon : « Larive, panetier de la Royne ».

  1. Au fond, je n’ai pas beaucoup changé. (Déc. 97.)