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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/28

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Cela l’a mis en fureur, et il m’a mis une note sur mon carnet, note fort injuste.


Samedi, 21 février.

J’ai eu ce matin un 15 à mon examen de géographie. Après le déjeuner, j’étais allé jouer au Luxembourg, au foot-ball ; Chapanière m’a poussé violemment contre un arbre, et je me suis évanoui. On m’a immédiatement conduit à une fontaine et on m’a lavé mes blessures.

Chapanière m’a alors offert de me reconduire chez moi, mais j’ai refusé. En arrivant, Élisa a eu très peur en me voyant le visage si pâle et couvert de sang ; je l’ai rassurée de mon mieux et me suis étendu sur mon lit ; j’ai alors été pris d’un violent mal de tête et j’ai eu beaucoup de peine à m’assoupir. Lorsque je me suis réveillé, je me suis mouché, et une grosse bosse que j’avais au front a glissé tout à coup et est venue me remplir la paupière. Je ne puis pas voir de cet œil-là, et c’est très gênant. La secousse a été extrêmement forte et voici le résultat de mes blessures : les deux lèvres enflées et coupées à l’intérieur, toutes les dents ébranlées et très sensibles, un œil fermé. Il n’y a pas un endroit de ma tête qui ne soit sensible. À 5 heures, j’ai fait chercher mes livres à l’école et Givierge me les a apportés. Au moment où il était là, j’ai été pris d’un fort vomissement et j’ai évacué tout mon déjeuner. Le soir, mon