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Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/111

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— Sire, déclara-t-il, une question, une seule : Suis-je encore Maréchal du Palais ?

— Je ne comprends pas, répondit Pausole.

— Je précise d’un mot. Suis-je le chef, le collègue ou le subordonné du page nommé Giglio ?

Pausole haussa les épaules.

— Quelle diantre de mouche vous pique à toute heure, Taxis ! La question ne se pose point. Nous allons partir dans quelques instants. Je n’emmène que lui et vous. Je ne vois pas dans quel but j’établirais la suprématie d’un de mes conseillers sur l’autre, alors que tous deux sont à mes côtés et ne relèvent chacun que de mon commandement.

— Sire, nous allons partir, mais nous ne sommes point partis. Quelle que soit l’aversion de Votre Majesté pour la pompe et le cérémonial, son départ exige des préparatifs, et son absence des précautions. Or, le jeune page dont il s’agit, animé d’un zèle inutile, prétend s’inspirer de vos secrètes préférences pour blâmer toutes mes mesures et en proposer d’autres. Je demande s’il est autorisé à prendre cette attitude qui paralyse mes actes et blesse ma dignité ?

— Allons ! encore un conflit ! s’écria Pausole. Je ne m’en mêlerai pas ! Ce jeune homme m’a parlé. Il est plein de sens. C’est un esprit juste et