Aller au contenu

Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Plus près de la source elle cueillit, une feuille odorante et une fleur sans parfum qu’elle unit dans son mouchoir.

Enfin, sous la bénédiction des jeunes nymphes semblables et nues qui étendaient deux mains au-dessus de l’eau et s’unissaient par les autres, Mirabelle posa lentement sur les yeux de la blanche Aline un baiser qui lui parut délicieusement fraternel.


— Tu veux bien me suivre ?

— Oh ! Oui.

Les lèvres se pressèrent. Line ferma les yeux. Mirabelle se raidit et murmura :

— Tu m’aimes ?

— Oh ! oui ! oh ! oui !

— Répète… Dis-le toute seule… Dis-moi « Je t’aime, Mirabelle. »

— Je t’aime, Mirabelle.

— Tu ne regretteras rien ?

— Je n’ai rien.

— Tu me suivras partout ?

— Pas trop loin, si tu veux… Mais j’irai où tu seras… Tu es mon amie…

Mirabelle eut un grave regard et lui serra les deux bras.