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Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/169

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cela il ne suffisait pas d’envoyer cet homme grave à six kilomètres en arrière en faisant la nique à son ombre, mais qu’il fallait agir pendant qu’il s’égarait, faire sans lui l’enquête, mener les événements et lui présenter à son retour, d’un geste affligé, l’irréparable.


Ses réflexions eurent tout le temps d’arriver à leur terme et même de porter fruit sous la forme d’une heureuse idée, car les jeunes ardeurs de Thierrette ne mesuraient ni les minutes ni la chute du crépuscule.

L’heureuse idée qui lui vint était une façon de stratagème, lequel lui parut d’abord un peu complexe, un peu fragile et tiré de loin, mais non pas trop pour réussir.

Ce fut ainsi qu’il l’amorça :

— Mon amour, dit-il tout à coup. Je t’ai aimée dès le premier regard, mais maintenant je ne pourrais même plus souffrir de te quitter pour un matin.

— Oh ! non ne me quittez pas !

— Tu sais que je suis page du Roi. Mon costume me fait reconnaître partout. Comment sortir et comment me cacher ?… Écoute-moi. Tu t’habilles l’hiver ; où sont tes vêtements ?