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Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/272

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Il monta dans sa chambre, défit ses bagages, en tira des objets de toilette et s’occupa longuement de son joli physique par un sentiment de politesse bien plutôt que de suffisance, car il n’était à vrai dire ni vaniteux ni modeste lorsqu’il parlait avec lui-même et prenait aussi peu de plaisir à s’adresser des compliments qu’à se dire des choses désagréables.

Si les dames avaient eu quelques bontés pour lui, ce n’était point, pensait-il, par l’effet d’un charme, mais parce qu’il les avait beaucoup entreprises, et, pour peu que l’on ait su rendre les circonstances favorables, deux sexes faits pour s’unir oublient vite les mauvaises raisons qu’ils croyaient avoir trouvées de ne pas se rendre leurs devoirs.

En une heure, les derniers bruits s’éteignirent aux derniers étages ; Giguelillot, ouvrant avec précaution la serrure de sa porte épaisse, se glissa dans le long corridor, monta silencieusement un escalier de marbre…


Philis vraiment n’avait pas assez d’expérience pour jouer les rôles d’amoureuse : elle l’attendait sur la dernière marche.

— Chut dit-elle. Oh ! que je suis contente ! Venez vite !