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Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/297

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notre hôte a disposé toutes choses selon vos goûts particuliers. Il fait confortable et frais entre ces murs. Voici un divan bas : un autre plus haut et moins ferme ; et celui-ci qui est si large, et celui-là qui est si bien placé dans l’air libre de la grande fenêtre. Voici des citrons et du sucre. Et voici de votre porto sec. J’en avais pris avec moi de peur qu’on ne l’eût oublié.

— Est-il vrai ? fit Pausole.

— En voulez-vous maintenant ?

— Non. Il suffit que je le sache à ma portée. Mais cela m’aurait fort contrarié de ne pas le voir avant de m’endormir.

— Demain matin vous aurez votre chocolat espagnol, que j’ai recommandé que l’on fît noir et d’une épaisseur très égale, car l’Écuyer des cuisines ne l’avait pas dit avec autorité.

— Cela est bien.

— J’ai demandé surtout que le château gardât un silence de cathédrale tant que vous n’auriez pas daigné annoncer votre réveil.

— C’est, en effet, très important. — Votre camérière est ici. Demain, à l’heure où je sonnerai pour vous, c’est elle qui se présentera, et je lui ai fait dire de se taire ; elle vous a ennuyé ce matin, m’a-t-on dit. Enfin, j’ai demandé