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Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/305

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Il demanda Giguelillot.

Le petit page se fit attendre, car il avait peu dormi après une journée fort rude. Rosine d’abord, puis Thierrette, puis Philis, puis Galatée, et enfin Diane à la Houppe avaient éprouvé tour à tour ce qu’il pouvait leur offrir d’énergie, de persévérance et de bons procédés, mais cela n’allait point pour lui sans un peu de vertige et même d’abattement. Aussi, lorsqu’il se présenta pour répondre à l’appel du Roi sans avoir reposé plus de deux heures et demie, il était de vingt minutes en retard. Pausole avait quitté sa chambre pour son cabinet de toilette.

Gilles entra et, comme il était fort mal élevé, Diane vit tout de suite à son sourire qu’il avait manifestement partagé au moins son rêve.

Après un instant de confusion, elle prit son parti d’une aventure où elle avait si peu de responsabilité et qui tenait du cambriolage beaucoup plus que de l’adultère. De son lit elle fit signe au page d’approcher, lui entoura la jambe droite d’un bras languissant et nu, et lui dit lentement, tout bas :

— Brigand ! Scélérat ! Canaille ! petite infection ! gibier de guillotine !

Il répondit d’une voix sage qui pouvait bien avoir cinq ans :