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Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/392

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n’y a pas d’autres pays où nous pourrions vivre tranquilles, sans que personne puisse nous tourmenter ?

Giglio eut pitié de Pausole :

— Vous aimez votre père, ma petite Line. Vous l’aimez beaucoup. Si vous allez où il n’est pas, vous le regretterez bientôt.

— Oui, j’aime papa, mais pourquoi m’enferme-t-il ? Si je reviens au palais, je ne pourrai pas vous revoir et je serai malheureuse comme avant… Car je le sens bien maintenant… J’étais très malheureuse… Je ne m’en doutais guère…

— Il y a un moyen qui arrangera tout. Vous vous rappelez la maison dont je vous avais parlé hier ? la maison de ces bons vieillards qui recueillent les enfants maltraités et les soignent ?

— Oui, 22, rue des Amandines. Je crois que je me rappelle encore l’adresse.

— Parfaitement. Allez-y. Allez-y tout de suite. Et quand on vous aura donné la chambre qui vous convient (demandez la section des filles), je me charge de vous en faire sortir avec toute votre liberté.

— Pour toujours ?

— Pour toujours.