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Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/64

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Et comme Taxis, respectueux mais entêté, ne faisait aucun geste d’obéissance, Diane le prit par les deux épaules et lui dit en face, du ton le plus sérieux :

— Vilain parpaillot ! Si vous obtenez de la bonté du Roi la permission de parler ici, je vous forcerai de partir avant que vous ayez prononcé un mot ; si ce n’est, pas par la violence, ce sera par un moyen que vous connaissez bien !

Le Roi leva les bras :

— Allons fit-il. Un conflit ! Houppe, tiens-toi tranquille, Taxis va s’en aller. Il est homme de sens. Il doit avoir déjà compris que nous ne souhaitons pas en ce moment son entretien.

Taxis eut un sourire mielleux, qui s’acheva en importance.

— En effet, dit-il. Et si la voix inflexible de ma conscience, si l’unique souci d’un devoir souvent ingrat, si la passion de la vérité ne m’appelaient où je suis, croyez, Sire, que j’aurais déjà déféré au désir que m’exprime Votre Majesté. Mais ma tâche est plus haute que mon intérêt personnel, et dussé-je en souffrir, je ferai mon devoir jusqu’au bout. Je n’empiète pas, quoique Votre Majesté m’en fît tout à l’heure le cruel reproche, sur les attributions de mes collègues. Je suis maréchal du