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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/155

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« Faut-il défaire ma natte ?

— Non. Viens sur moi. Raconte-nous ce que tu as fait avec lui hier.

— J’ai eu sa queue partout, maman. Par-devant, par derrière et par la bouche.

— C’est tout ?

— Oui. Je n’ai que trois trous. C’est malheureux que tu ne m’en aies pas donné quatorze.

— Écoutez-la… Et qu’est-ce que tu sais faire encore ?

— Ce qu’on veut.

— Dis quoi. »

Lili hésita, soupira… puis, après m’avoir regardé, elle répondit… avec le découragement d’une fille qui renonce à élever sa mère…

« Bien des choses qu’il n’aime pas, maman. J’ai vu ça tout de suite.

— Ah ! tu as vu ça ?

— Oui. C’est pas un monsieur qui pisse sur les petites filles ni qui se fait faire des cochonneries. Il n’aime rien de ce qui est sale et il aime tout ce qui est bon… Et il n’est pas méchant non plus. C’est pas un homme à donner le fouet. Mais je sais quelque chose qu’il ne dira pas non. »

Elle le chuchota dans l’oreille de sa mère avec une grande animation.

« Répète-le tout haut, fit Teresa. N’aie pas peur. Dis-le comme tu viens de me le dire. »

Lili baissait les yeux et parla d’un air si gêné qu’elle poussait un soupir entre chaque mot.

« Quand il… Quand il… t’enculera…,