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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/166

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ce n’est rien ! Ce qui m’échauffe, c’est de lui retirer ta queue et de… Écoute ! Écoute »

Elle vint se coucher près de moi sur le flanc, au milieu du lit :

« Ta langue, ma Lili, dit-elle. Lèche-moi le trou. Mouille-le bien. Écarte les poils. Prends la queue maintenant, ma gosse ! Encule-moi toi-même. Et dis ce que c’est qu’une petite fille qui fait enculer sa mère. Dis-le. »

Lili trouva deux réponses. Elle me chuchota dans un souffle :

« C’est une enfant de putain. »

Et tout haut, à Teresa :

— « On voit bien que c’est une petite fille qu’on a faite avec le cul. »

La première réponse m’amusa si fort que je faillis oublier mon rôle et manquer mon entrée, malgré les bons soins de Lili régisseuse.

Teresa n’entendit, je crois, ni la première ni la seconde. Comme elle me tournait le dos, elle ne vit même pas mon rire dérobé ; mais elle parla de telle sorte que mon envie de rire s’éteignit. Elle vomissait des mots. Elle devenait terrible. Devant une petite fille « un peu putain » sans doute, mais drôle et fine, devant une enfant trop jeune pour comprendre le délire des sens, il me sembla que ce débordement d’obscénités était inutile… Teresa s’y vautrait. Elle voulut forcer tout ce qu’elle avait dit devant Charlotte, comme si la frêle enfance de sa plus jeune fille la surexcitait à l’audace.

Lili, attentive, pas intimidée, mais pourtant silencieuse, fit alors son dernier exercice.

Sa petite main, allongée en fuseau, put s’intro-