Aller au contenu

Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
179

— Et comment ! Charlotte pleurait tout de suite et sortait de la chambre. Elle ne pouvait pas voir ça. Mais moi je ne pleurais jamais, je serrais les dents pour ne pas crier… Ah ! tu ne sais guère ce que tu vas entendre !… Regarde mes nichons. On n’y voit rien ?

— Je l’espère.

— Parce que les aiguilles étaient flambées.

— Les aiguilles ?

— En me branlant comme elle branle et en s’arrêtant vingt fois quand j’étais sur le point de jouir, maman a été jusqu’à me planter trente-deux aiguilles dans les seins ! trente-deux ! avant que je lui dise : « Je ne peux plus ! »

— Ta mère !

— Ce n’est rien. Regarde encore mon pucelage. Il n’a pas de marques non plus ? tu vois si elle sait s’y prendre ? Eh bien, là, à l’endroit où c’est le plus sensible, elle m’arrachait les poils par touffe de quatre et ça me faisait plus de mal que les aiguilles… Mais surtout, ce que Charlotte ne pouvait pas voir, c’était quand maman s’arrêtait de me faire minette pour me mordre.

— Mordre ton pucelage ?

— Oui. Les lèvres. Oh ! ce que ça fait mal ! Les dernières fois elle les a mordues jusqu’au sang et alors… »

Ricette me jeta les bras autour du cou comme pour s’excuser elle-même et, après quelque silence, elle dit :

« Oh ! quoi !, tu la connais, maman ! Je te l’ai dit, c’est pas une putain, c’est un miché. Pendant qu’elle me suçait le sang, elle était comme folle, elle aurait eu besoin de Charlotte qui