Aller au contenu

Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
181

prend plus guère ensemble. Mais on me prend avec maman, parce que, pour ça, maman et moi, nous sommes tout à fait pareilles, tu le sais bien.

— Je le sais bien ? répétai-je sans comprendre.

— Oh ! »

Mauricette avait poussé le cri de sa franchise indignée comme si je lui avais menti. Et soudain redressée, assise sur les talons, les genoux dans les mains :

« Il faut que j’apprenne ça aussi ? qu’avant-hier, maman est rentrée en me disant : « Il m’a empoigné les poils et il m’a fait si mal que j’ai failli décharger. »

— Si tu crois que je l’ai fait exprès !

— Et qu’elle m’a dit ce matin qu’elle avait réussi à se faire battre et que c’était plus difficile que de…

— Oh ! les coups de poing sur l’épaule et la flagellation, ça n’a aucun rapport.

— Pour toi ! dis pour toi ! mais pas pour maman. Comment, tu as couché trois fois avec elle et tu ne sais pas ce qu’elle aime ?

— Ses filles.

— Tu ne crois pas si bien dire ! Il lui faut une de ses filles sous elle quand on la fouette. Mais alors on peut tout lui faire. C’est effrayant. Elle crie, elle jouit, j’ai du sang dans les cheveux, du foutre sur la figure… »

Mauricette, échevelée, s’interrompit, agita la tête et se jeta sur moi :

« Si c’est vrai que tu m’aimes, si c’est vrai, je prendrai sa place, je me mettrai sur elle et tu