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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/206

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d’ourse conviendrait mieux. Elle n’était que poils par-derrière. Comme elle avait les fesses très belles et les cuisses fort bien dessinées, on n’osait lui faire mentalement le reproche d’être plus velue qu’une autre femme, et, n’eût été l’impudence de sa posture, on se serait figuré que plutôt elle imposait son esthétique.

Malgré la réserve et la modestie de mes exercices amoureux comme de mon langage mes scrupules de moraliste ne vont pas jusqu’à m’interdire de baiser une mère sur sa fille et de déflorer ensuite la fille sur la mère. Je ne l’ai fait qu’une fois, mais je le recommencerai volontiers si l’occasion s’en présente. Parlerai-je pour un instant à la jeune fille qui tient ce livre et lui dirai-je comme eût dit Mauricette : « Je ne vous choque pas, mademoiselle ! Si votre mère a trente-six ans, si elle est belle, si vous l’aimez assez pour lui faire ce que vous faites à vos petites amies, vous comprendrez la scène suivante… Et si vous êtes une ingrate, si vous n’avez jamais donné du bout de la langue un frisson de plaisir aux chairs qui souffrirent tant pour vous mettre au monde, rougissez de vous et non de ce que vous lisez. »

J’acceptais donc Teresa sur Mauricette et même sous elle. Son rôle ne me paraissait vraiment ni superflu ni désagréable… Mais deux rôles que j’eusse coupés si j’avais inventé cette histoire, c’étaient ceux de Lili et de Charlotte. Elles ne servaient à rien ; Charlotte me troublait par son émotion, Lili par son petit rire et toutes deux ensemble par leur bavardage, leur curiosité, leurs conseils ou simplement par