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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/21

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« Tu vas voir comment je décharge.

— Je voudrais bien le savoir, en effet.

— Donne-moi ta queue.

— Où cela ?

— Trouve.

— Qu’est-ce qui est défendu ?

— Mon pucelage et ma bouche. »

Comme on ne peut aller au cœur féminin que par trois avenues… et comme j’ai une intelligence prodigieusement exercée à la divination des énigmes très difficiles… je compris.

Mais cette nouvelle surprise me coupait la parole : je ne répondis rien. Je donnai même à ce mutisme un air d’imbécillité pour laisser Mauricette expliquer elle-même son mystère. Elle soupira en souriant, me jeta un regard de détresse qui signifiait : « Dieu ! que les hommes sont bêtes ! » puis elle s’inquiéta ; et ce fut elle qui me posa des questions.

« Qu’est-ce que tu aimes faire ? qu’est-ce que tu aimes le mieux ?

— L’amour, mademoiselle.

— Mais c’est défendu… Et qu’est-ce que tu n’aimes pas du tout, du tout ?

— Cette petite main-là, qui est pourtant jolie. Je n’en veux pour rien au monde.

— C’est pas de chance que je… fit-elle avec un trouble extrême… que je peux pas sucer… Tu aurais voulu ma bouche ?

— Tu me l’as donnée », fis-je en la reprenant.

Non, ce n’était plus la même bouche. Mauricette perdait contenance, n’osait plus parler,