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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/121

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hauteurs d’Haumont, d’y épier le moment où elle déboucherait sur les hauteurs opposées de la Sambre, d’attendre qu’ils aperçussent la file des bagages, et de s’élancer aussitôt sur les troupes qui les précéderaient[1]. (Voir planche 10.)


Bataille sur la Sambre.

VII. Les centurions envoyés en reconnaissance avaient choisi pour l’établissement du camp les hauteurs de Neuf-Mesnil. Elles s’abaissent en pente uniforme jusqu’aux bords mêmes de la rivière. Celles de Boussières, auxquelles elles se relient, s’arrêtent au contraire à la Sambre par des escarpements assez prononcés, dont l’élévation varie entre cinq et quinze mètres, et qui, infranchissables près de Boussières, peuvent être escaladés un peu plus bas, en face du bois du Quesnoy. La Sambre, dans toute cette étendue, n’avait que trois pieds environ de profondeur. Sur la rive droite, les hauteurs d’Haumont, qui font face à celles de Neuf-Mesnil, descendent de toutes parts en pentes douces et régulières jusqu’au niveau de la rivière. Elles étaient découvertes dans leur partie inférieure, sur une largeur d’environ deux cents pas romains (300 mètres), comptés à partir de la Sambre ; puis commençaient les bois, qui en couvraient les parties supérieures. C’est dans ces bois, profonds et touffus, que les Belges se tenaient cachés. Ils s’y étaient rangés en ordre de combat : à droite, les Atrébates ; au centre, les Véromanduens ; à gauche, les Nerviens, ces derniers faisant face aux escarpements de la Sambre. Sur la partie découverte, le long de la rivière, ils avaient placé quelques postes de cavalerie. (Voir planche 10.)

César, ignorant au juste où campaient les Belges, se dirigea vers les hauteurs de Neuf-Mesnil. Sa cavalerie le précédait, mais l’ordre de marche différait de celui que les transfuges avaient indiqué aux Nerviens ; en approchant de

  1. Guerre des Gaules, II, xvii.