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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/173

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la hauteur de Walmer. Les galères furent halées sur la grève, et les vaisseaux de transport laissés à l’ancre non loin de la côte.

Les ennemis, ralliés après leur défaite, se décidèrent à la paix. Ils adjoignirent à leurs députés chargés de la solliciter des Morins, avec lesquels ils vivaient en bonne intelligence[1], et le roi des Atrébates, Commius, précédemment investi d’une mission en Bretagne. Les barbares s’étaient saisis de sa personne au moment où il débarquait, et l’avaient chargé de fers. Après le combat, ils le relâchèrent, et vinrent demander pardon de cette offense, en rejetant la faute sur la multitude. César leur reprocha de l’avoir accueilli en ennemi, bien qu’ils eussent, de leur propre mouvement, envoyé sur le continent des députés pour traiter de la paix. Cependant il leur pardonna, mais exigea des otages ; une partie fut livrée sur-le-champ, l’autre promise sous peu de jours. En attendant, ils retournèrent dans leurs foyers, et de toutes parts les chefs accoururent pour implorer la protection du vainqueur.

La paix semblait assurée. L’armée était depuis quatre jours en Bretagne, et les dix-huit navires qui portaient la cavalerie, quittant le port supérieur par une légère brise, s’approchaient des côtes et étaient déjà en vue du camp, lorsque tout à coup s’éleva une violente tempête qui les écarta de leur route. Les uns furent ramenés au point même d’où ils étaient partis, les autres poussés vers le sud de l’île, où ils jetèrent l’ancre ; mais, battus par les vagues, ils furent forcés, au milieu d’une nuit orageuse, de prendre le large et de regagner le continent.

Cette nuit du 30 au 31 août coïncidait avec la pleine lune : les Romains ignoraient que ce fût l’époque des plus hautes marées de l’Océan. L’eau submergea bientôt les galères

  1. Dion-Cassius, XXXIX, li.