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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/203

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carnage. Après cette défaite, les Bretons résolurent de ne plus combattre désormais avec leurs forces réunies, et de se borner à inquiéter l’armée romaine, de manière à traîner la guerre en longueur[1].


Marche vers la Tamise.

VI. César, pénétrant leur dessein, n’hésita plus, afin de terminer promptement la campagne, à se porter au centre même de leurs forces : il se dirigea vers le territoire de Cassivellaunus, en passant, paraît-il, par Maidstone et Westerham. (Voir planche 16.) Parvenu au bord de la Tamise, guéable alors en un seul endroit, peut-être à Sunbury, il aperçut une multitude d’ennemis rangés sur la rive opposée[2]. Elle était défendue par une palissade de pieux aigus, devant laquelle d’autres pieux enfoncés dans le lit du fleuve restaient cachés sous l’eau. Des prisonniers et des transfuges en instruisirent César, qui envoya la cavalerie en avant (probablement à une certaine distance en amont

  1. Guerre des Gaules, V, xvii.
  2. Il n’existe pas dans le comté de Kent les moindres vestiges pouvant aider à retrouver la marche de l’armée romaine. Le camp de Holwood, près de Keston, que les cartes anglaises qualifient de camp de César, ne se rapporte pas à l’époque dont nous nous occupons. Sur la colline de Saint-Georges (Saint-George Hill), près de Walton sur la Tamise, il n’a jamais existé de camp.

    Malheureusement il n’est pas possible non plus de préciser l’endroit où César passa à gué la Tamise. C’est ce dont nous ont convaincu les recherches de toutes sortes auxquelles MM. les officiers Stoffel et Hamelin se sont livrés. Les bateliers de la Tamise leur ont tous affirmé qu’entre Shepperton et Londres on compte actuellement huit ou neuf endroits guéables ; le plus favorable est à Sunbury. À Kingston, où le général de Gœler place le point de passage, rien ne fait supposer qu’un gué ait jamais existé. On doit dire la même chose de Coway-Stakes. À Halliford, malgré la terminaison du mot, les habitants n’ont conservé aucune tradition relative à un ancien gué. La seule chose qui nous paraisse évidente, c’est que l’armée romaine n’a point passé en aval de Teddington. On sait que ce village, dont le nom vient de Tide-end-town, marque en effet le dernier point de la Tamise où se fait sentir la marée. On ne comprendrait pas que César se fût exposé à être surpris pendant son passage par une augmentation de volume d’eau.