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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/242

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eux, suivis des parents d’Indutiomare, auteurs de la révolte. Cingetorix, toujours fidèle aux Romains, fut replacé à la tête de sa nation. Le double but que s’était proposé César se trouvait ainsi atteint ; d’une part, Ambiorix ne pouvait pas songer, depuis la soumission des Ménapiens, à chercher un refuge chez eux, et, de l’autre, la victoire de Labienus, suivie de la retraite des Germains, le mettait dans l’impossibilité de se liguer avec ces derniers. Néanmoins, pour assurer ces deux résultats, punir les Germains d’être venus au secours des Trévires et fermer à Ambiorix toute retraite, César, après avoir opéré sa jonction avec Labienus, résolut de passer une seconde fois le Rhin[1].


Second passage du Rhin.

V. Il était arrivé du pays des Ménapiens dans celui des Trévires, près des lieux où est aujourd’hui la ville de Bonn. Il y fit construire un pont un peu au-dessus de l’endroit où son armée avait déjà passé deux ans auparavant. Grâce à la connaissance des procédés employés précédemment et au zèle extrême du soldat, le travail fut achevé en quelques jours. Après avoir laissé à la garde du pont un fort détachement sur la rive appartenant aux Trévires, dans la crainte de quelque mouvement de leur part, César traversa le fleuve avec les légions et la cavalerie. Les Ubiens, qui depuis longtemps avaient fait leur soumission, lui déclarèrent qu’ils n’avaient ni envoyé de secours aux Trévires ni violé la foi jurée ; que les Suèves seuls avaient fourni des auxiliaires, et qu’ainsi il ne devait pas les confondre avec ces derniers dans son ressentiment contre les Germains. Il agréa leurs explications, et s’informa des chemins et des passages qui menaient chez les Suèves.

Peu de jours après, il apprit que ceux-ci concentraient sur un seul point leurs troupes et les contingents des peu-

  1. Guerre des Gaules, VI, viii.