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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/255

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arrivées à la Loire, qui séparait les territoires des deux peuples, ces troupes auxiliaires s’arrêtèrent quelques jours, puis revinrent sans avoir osé passer le fleuve, se disant trahies par les Bituriges. Aussitôt après leur départ, ceux-ci se réunirent aux Arvernes[1].


César entre en campagne.

II. César apprit ces événements en Italie, et, rassuré sur les troubles de Rome, apaisés par la fermeté de Pompée, il partit pour la Gaule transalpine. Arrivé de l’autre côté des Alpes (peut-être sur les bords du Rhône), il fut frappé des difficultés qu’il y avait pour lui à rejoindre l’armée. S’il faisait venir les légions dans la Province romaine, elles seraient, pendant le trajet, forcées de combattre sans lui ; si, au contraire, il voulait aller les retrouver, il était obligé de traverser des populations auxquelles, malgré leur tranquillité apparente, il aurait été imprudent de confier sa personne.

Tandis que César se trouvait en présence de si grandes difficultés, Lucterius[2], envoyé par Vercingetorix chez les Rutènes, les engage dans l’alliance des Arvernes, s’avance vers les Nitiobriges et les Gabales, dont il reçoit des otages, et, à la tête d’une armée nombreuse, menace la Province du côté de Narbonne. Ces faits décidèrent alors César à partir pour cette ville. Son arrivée calma les craintes. Il plaça des garnisons chez les peuples voisins de l’ennemi, les Rutènes de la rive gauche du Tarn (Ruteni provinciales), les Volces-Arécomices, les Tolosates, et près de Narbonne. Il ordonna en même temps à une partie des troupes de la Province, et aux renforts qu’il avait amenés d’Italie, de se réunir sur le territoire des Helviens, limitrophe de celui des

  1. Guerre des Gaules, VII, v.
  2. On a trouvé des monnaies de Lucterius comme de beaucoup de chefs gaulois mentionnés dans les Commentaires. La première a été décrite par MM. Mionnet et Chaudruc de Crazannes (Revue numismatique, t. V, pl. 16, p. 333.)