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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/267

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Avaricum était situé, comme l’est aujourd’hui Bourges, à l’extrémité d’un terrain qu’entourent, au nord et à l’ouest, plusieurs cours d’eau marécageux : l’Yèvre, l’Yévrette et l’Auron. (Voir planche 20.) La ville gauloise, ornée de places publiques et renfermant quarante mille âmes, surpassait sans doute en étendue l’enceinte gallo-romaine. L’aspect des lieux n’est certainement plus le même : les marais ont été desséchés, les cours d’eau régularisés ; les ruines accumulées depuis tant de siècles ont élevé le sol sur plusieurs points. Au sud de Bourges, et à une distance de 700 mètres, le terrain forme un col qui, à l’époque de la guerre des Gaules, était moins large que de nos jours ; il s’inclinait davantage vers la place et présentait, à 80 mètres de l’enceinte, une brusque dépression ressemblant à un vaste fossé. (Voir coupe suivant CD) Les pentes, alors abruptes vers l’Yèvrette et l’Auron, dessinaient plus nettement la seule et très-étroite avenue (unum et perangustum aditum) donnant accès à la ville[1].

    camp de Vercingetorix dans les environs de Bourges, sans réfléchir que, d’après César, le chef gaulois ne songea pour la première fois à retrancher son camp à la manière romaine qu’après le siège de cette ville. Nous croyons que Vercingetorix, bien qu’il vînt de l’est, s’établit au sud de Bourges. Il était naturel, en effet, qu’il se plaçât entre l’armée romaine et le pays des Arvernes, d’où probablement il tirait ses approvisionnements. D’ailleurs, s’il eût campé à l’est de Bourges, il aurait intercepté les vivres que César attendait du pays des Éduens, ce que le texte des Commentaires ne dit pas.

  1. Le ravin qui descend à l’Auron se reconnaît encore aujourd’hui, entre les portes Saint-Michel et Saint-Paul, à l’inclinaison brusque du terrain. D’anciens plans de Bourges le désignent sous le nom de vallée Saint-Paul. Le ravin opposé, qui se dirigeait vers la porte Bourbonnoux, a disparu sous les remblais successifs dont se compose le sol d’un jardin de l’archevêché. L’arête de terrain formant avenue ne devait pas avoir, au temps de César, plus de 100 mètres de largeur. Elle a perdu sa physionomie primitive, surtout par l’établissement de la place Séraucourt, en 1700, sur un emplacement dont le niveau ne dépassait pas alors celui du champ de foire actuel. La dépression de terrain qui existait devant la muraille n’est plus visible : elle a été comblée pendant les divers sièges de Bourges.