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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/269

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daient unanimement de persévérer ; ils avaient appris, disaient-ils, depuis tant d’années qu’ils servaient sous ses ordres, à n’essuyer rien d’humiliant et à ne laisser rien d’inachevé. Cette protestation, ils la renouvelèrent aux centurions et aux tribuns.

Les tours s’approchaient des murailles, lorsque des prisonniers informèrent César que Vercingetorix, faute de fourrages, avait quitté son camp, y laissant le gros de son armée, et s’était avancé plus près d’Avaricum avec sa cavalerie et son infanterie légère, dans l’intention de dresser une embuscade à l’endroit où il pensait que les Romains iraient le lendemain au fourrage[1]. Sur cet avis, César, voulant profiter de l’absence de Vercingetorix, partit en silence au milieu de la nuit, et arriva le matin près du camp des ennemis. Dès qu’ils eurent connaissance de sa marche, ils cachèrent leurs bagages et leurs chariots dans les forêts, et rangèrent leurs troupes sur une hauteur découverte. César ordonna aussitôt à ses soldats de déposer leurs fardeaux sur un même point, et de tenir leurs armes prêtes pour le combat.

La colline occupée par les Gaulois s’élevait en pente douce au-dessus d’un marais qui, l’entourant presque de tous côtés, en rendait l’accès difficile, bien qu’il n’eût que cinquante pieds de large. Ils avaient rompu les ponts, et, pleins de confiance dans leur position, rangés par peuplades, gardant tous les gués et tous les passages, ils étaient prêts à fondre sur les Romains, si ceux-ci tentaient de franchir cet obstacle. À voir les deux armées en présence, et si rapprochées l’une de l’autre, on les aurait crues, par leur attitude, animées du même courage et offrant le combat

  1. Vercingetorix, campé d’abord vers Dun-le-Roi, s’était rapproché de Bourges : il avait établi son nouveau camp à l’est de celui de César, peut-être à Chenevière, au confluent de l’Yèvre et du ruisseau de Villabon, à 14 kilomètres de Bourges.