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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/302

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tinrent pas le choc des Romains victorieux, et furent entraînées dans la déroute générale ; tous ceux qui ne purent trouver un asile dans les bois ou sur les hauteurs furent taillés en pièces par la cavalerie.

Après cette bataille, Labienus retourna à Agedincum ; de là il se mit en route avec toutes ses troupes pour aller à la rencontre de César[1].


Les Gaulois prennent l’offensive.

X. La défection des Éduens donna à la guerre un plus grand développement. Des députés sont envoyés sur tous les points ; crédit, autorité, argent, tout est mis en œuvre pour soulever les autres États. Maîtres des otages que César leur avait confiés, les Éduens menacent de faire périr ceux qui appartiennent aux nations hésitantes. Une assemblée générale de la Gaule, convoquée à Bibracte, et où ne manquaient que les Rèmes, les Lingons et les Trévires, défère à Vercingetorix le commandement suprême, malgré l’opposition des Éduens, qui le réclament et qui, se voyant repoussés, commencent à regretter les bienfaits de César. Mais ils s’étaient prononcés pour la guerre, et n’osent plus se séparer de la cause commune. Eporedorix et Viridomare, jeunes gens de haute espérance, obéissent avec peine à Vercingetorix. Celui-ci exige d’abord des autres États qu’on lui livre des otages à jour fixe ; ordonne que la cavalerie, forte de 15 000 hommes, se réunisse auprès de lui ; déclare avoir à Bibracte assez d’infanterie, car son intention n’est pas de livrer une bataille rangée aux Romains, mais il se propose, avec une cavalerie nombreuse, d’intercepter leurs approvisionnements de grains et de fourrages. Il exhorte les Gaulois à incendier d’un commun accord leurs habitations et leurs récoltes, sacrifices bien faibles au prix de leur liberté. Ces mesures arrêtées, il demande aux Éduens et aux Ségusiaves,

  1. Guerre des Gaules, VII, lxii.