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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/308

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n’a traversé deux fois les rangs ennemis ! » La proposition fut adoptée avec transport, et tous prêtèrent ce serment.

Le jour où Vercingetorix arrivait sur les hauteurs de Sacquenay[1], César, comme on l’a vu, campait sur la Vin-

  1. Le champ de bataille de la Vingeanne, que M. H. Defay, de Langres, a proposé le premier, répond parfaitement à toutes les exigences de la narration latine, et, de plus, il existe des preuves matérielles, témoignages irrécusables de la lutte. Nous voulons parler des tumulus qui s’élèvent, les uns à Prauthoy, les autres sur les bords de la Vingeanne, à Dardenay et Cusey, et de ceux qui, à Pressant, Rivières-les-Fosses, Chamberceau et Vesvres, jalonnent, pour ainsi dire, la ligne de retraite de l’armée gauloise, sur une longueur de 12 kilomètres.

    Deux de ces tumulus se voient l’un près de l’autre, entre Prauthoy et Montsaugeon. (Voir planche 24, où tous les tumulus sont indiqués.) Il y en a un près de Dardenay, trois à l’ouest de Cusey, un à Rivières-les-Fosses, un autre à Chamberceau. Nous ne parlons pas de ceux que la culture a détruits, et dont les habitants se souviennent encore.

    Les fouilles pratiquées récemment dans ces tumulus ont fait découvrir des squelettes, dont plusieurs avaient des bracelets en bronze aux bras et aux jambes, des ossements calcinés d’hommes et de chevaux, trente-six bracelets, plusieurs cercles en fer, qui se portaient au cou, des anneaux en fer, des fibules, des fragments de plaque, des débris de poterie celtique, une épée en fer, etc.

    Fait digne de remarque : les objets trouvés dans les tumulus de Rivières-les-Fosses et de Chamberceau ont une telle ressemblance avec ceux des tumulus des bords de la Vingeanne, qu’on les croirait sortis de la main du même ouvrier. Cela ne permet pas de douter que tous ces tumulus ne se rapportent à un même fait de guerre. (Plusieurs de ces objets sont déposés au musée de Saint-Germain.)

    Il faut ajouter que les cultivateurs de Montsaugeon, d’Isomes et de Cusey trouvent depuis plusieurs années, en faisant des fossés de drainage, des fers à cheval enfouis à un ou deux pieds dans le sol. En 1860, lors du curage de la Vingeanne, on a extrait du gravier de la rivière, à deux ou trois pieds de profondeur, par centaines, disent les habitants, des fers à cheval d’un métal excellent. Ils sont généralement petits et portent dans tout le pourtour une rainure, où se loge la tête du clou. Un grand nombre de ces fers ont conservé leurs clous, qui sont plats, ont la tête en forme de T et sont encore garnis de leurs rivets, c’est-à-dire de la pointe qu’on replie sur la corne du pied, ce qui indique que ce ne sont pas des fers perdus, mais bien des fers d’animaux morts, dont le pied a pourri dans la terre ou dans le gravier. On a recueilli