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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/31

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Divisions politiques.

II. La Gaule, suivant César, était divisée en trois grandes régions, distinctes par le langage, les mœurs et les lois : au nord, la Belgique, entre la Seine, la Marne et le Rhin ; au centre, la Celtique, entre la Garonne et la Seine, s’étendant

    puisse apprécier l’état de la population. Nous trouvons dans les Commentaires trois renseignements précieux : 1° l’état numérique de l’immigration helvète en 696 (Guerre des Gaules, I, xxix) ; 2° celui des troupes belges, dans la campagne de 697 (Guerre des Gaules, II, iv) ; 3° le dénombrement de l’armée gauloise qui, en 702, tenta de faire lever le blocus d’Alésia (Guerre des Gaules, VII, lxxv).

    Sur 368 000 hommes, composant l’agglomération des Helvètes et de leurs alliés, 92 000 pouvaient porter les armes ; soit le quart de la population. Dans la campagne de 697, la coalition belge comptait 296 000 combattants, et en 702, époque du blocus d’Alésia, l’effectif d’une grande partie de la Gaule s’élevait à 281 000 hommes. Mais, pour ne pas compter deux fois les différents contingents des mêmes États, nous supprimons de l’énumération de l’an 702 les contingents des pays déjà mentionnés dans le recensement de 697, ce qui réduit l’effectif à 201 000 hommes. Ce chiffre cependant ne saurait représenter la totalité des hommes propres à la guerre ; il comprend seulement les troupes qui pouvaient être facilement envoyées hors du territoire, et qui étaient d’autant plus nombreuses que les peuples auxquels elles appartenaient se trouvaient plus rapprochés du théâtre des opérations militaires. Ainsi, César nous apprend que les Bellovaques, qui pouvaient mettre sur pied 100 000 hommes, n’en fournirent que 60 000 d’élite en 697, et 10 000 en 702. Le contingent des Atrébates, qui avait été de 15 000 hommes en 697, fut réduit à 4 000 en 702 ; celui des Nerviens, de 50 000, la première année, descendit à 5 000 ; celui des Morins, de 25 000, descendit à 5 000 également. De ces circonstances il est permis d’induire que les Gaulois armaient les trois cinquièmes de leur population virile lorsque l’ennemi était près de leur territoire, et seulement un cinquième, ou même un dixième lorsqu’il était plus éloigné.

    Si donc on veut se rendre compte de la totalité des hommes en état de porter les armes dans la Gaule, il faudra augmenter les contingents réellement fournis, tantôt de deux cinquièmes, tantôt dans une proportion plus élevée, suivant les distances qui les séparaient du théâtre de la guerre. En faisant ce calcul, les levées de 697 représentent 513 600 hommes en état de porter les armes, et celles de 702, au moins 573 600 ; nous additionnons ces deux chiffres, puisque, ainsi que cela a été dit plus haut, chaque armée comprend des populations différentes, ce qui donne 1 087 200 hommes, auxquels il faut ajouter 92 000 Helvètes ; de plus, il est indispensable de tenir compte de la part contributive des populations qui ne sont pas mentionnées dans les Commentaires parmi les belligérants aux deux époques indiquées ci-dessus, telles