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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/310

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d’une hauteur (la butte de Montsaugeon), en chassent les ennemis et poursuivent les fuyards jusqu’à la rivière, où Vercingetorix se tenait avec son infanterie. À la vue de cette déroute, le reste de la cavalerie gauloise craint d’être enveloppé et s’enfuit. Ce n’est plus alors qu’un carnage. Trois Éduens de distinction sont pris et amenés à César : Cotus, chef de la cavalerie, qui, dans la dernière élection, avait disputé la souveraine magistrature à Convictolitavis ; Cavarillus, qui, depuis la défection de Litavicus, commandait l’infanterie ; et Eporedorix, que les Éduens avaient eu pour chef dans leur guerre contre les Séquanes, avant l’arrivée de César dans la Gaule[1].


Blocus d’Alesia.

XII. Vercingetorix, après la défaite de sa cavalerie, se décida à la retraite ; emmenant son infanterie, sans rentrer dans ses camps, il se dirigea aussitôt vers Alesia, oppidum des Mandubiens. Les bagages, retirés des camps, le suivirent sans retard[2]. César fit conduire les siens sur une

  1. Ce n’était pas le même dont il est parlé pages 272, 283 et 290. (Guerre des Gaules, VII, lxvii.)
  2. Les trois camps gaulois ayant été établis sur les hauteurs de Sacquenay, à 4 ou 5 kilomètres en arrière de la position occupée par l’infanterie pendant la bataille, et la ligne de retraite sur Alesia se trouvant sur la gauche, vers Pressant et Vesvres, si Vercingetorix était remonté avec ses quatre-vingt mille hommes sur les hauteurs, pour en retirer les bagages, cette opération eût exigé deux ou trois heures, pendant lesquelles César aurait pu lui couper la retraite ou lui faire essuyer un désastre. En se hâtant, au contraire, de marcher immédiatement sur Pressant, afin de prendre le chemin qui, à partir de là, venait, par Rivières-les-Fosses et Vesvres, rejoindre près d’Aujeur la grande voie de Langres à Alise, il devançait l’armée romaine, incapable, dans le désordre où elle était à ce moment, de le poursuivre sur-le-champ. C’est ce qu’il fit.

    Le texte dit que Vercingetorix donna l’ordre d’enlever les bagages hors des camps en toute hâte et de les faire suivre. Si les bagages d’une armée de cent mille hommes avaient accompagné Vercingetorix sur la route parcourue par l’infanterie, on ne comprendrait pas que l’armée romaine, qui poursuivit les Gaulois tant que dura le jour, ne s’en fût pas emparée. Mais des recherches exécutées dans le pays situé entre le champ de bataille et Alise, en arrière des