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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/324

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montagne de Flavigny, et y transportent tout leur matériel d’attaque ; ils chassent par une grêle de traits les soldats romains qui combattent du haut des tours ; ils comblent les fossés de terre et de fascines, s’ouvrent un passage, et, au moyen de gaffes, arrachent le clayonnage du parapet et la palissade. Le jeune Brutus y est d’abord envoyé avec plusieurs cohortes, puis le lieutenant C. Fabius avec sept autres ; enfin, l’action devenant plus vive, César accourt lui-même avec de nouvelles réserves.

Le combat rétabli et les ennemis repoussés, il se dirige vers l’endroit où il avait envoyé Labienus, tire quatre cohortes de la redoute la plus rapprochée, ordonne à une partie de la cavalerie de le suivre, à l’autre de faire un détour en dehors des lignes et de prendre l’ennemi à revers, en sortant du camp de Grésigny. De son côté, Labienus, voyant que ni les fossés ni les remparts ne peuvent arrêter l’effort des Gaulois, rallie trente-neuf cohortes venues des redoutes voisines, que le hasard lui présente, et avertit César que, d’après ce qui était convenu, il va faire une sortie[1]. César hâte sa marche pour prendre part au combat. Aussitôt que, des hauteurs où ils se trouvent, les légionnaires reconnaissent leur général à la couleur du vêtement qu’il avait coutume de porter dans les batailles (le paludamentum couleur de pourpre)[2], et l’aperçoivent suivi de cohortes et de détachements de cavalerie, ils sortent des retranchements et commencent l’attaque. Des cris s’élèvent de part et d’autre et sont répétés du vallum aux autres

  1. D’après Polyen (VIII, xxiii, 11), César, pendant la nuit, détacha trois mille légionnaires et toute la cavalerie pour prendre l’ennemi à revers.
  2. « César (à Alexandrie) se trouva fort embarrassé, étant chargé de ses vêtements de pourpre, qui l’empêchaient de nager. » (Xiphilin, Jules César, p. 26.) — « Crassus, au lieu de paraître devant ses troupes avec un paludamentum couleur de pourpre, comme c’est l’usage des généraux romains… » (Plutarque, Crassus, xxviii.)