Aller au contenu

Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/336

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE ONZIÈME.

AN DE ROME 703.

(Livre VIII[1] des Commentaires.)

Expédition contre les Bituriges et les Carnutes.

I. La prise d’Alesia et celle de Vercingetorix, malgré les efforts réunis de toute la Gaule, devaient faire espérer à César une soumission générale ; aussi crut-il pouvoir laisser, pendant l’hiver, son armée se reposer paisiblement, dans ses quartiers, des rudes travaux qui avaient duré sans interruption tout l’été précédent. Mais l’esprit d’insurrection n’était pas éteint chez les Gaulois, et, persuadés par l’expérience que, quel que fût leur nombre, ils ne pouvaient en masse lutter contre des troupes aguerries, ils résolurent de diviser l’attention et les forces des Romains par des insurrections partielles provoquées sur tous les points à la fois, seule chance de leur résister avec avantage.

César ne voulut pas leur donner le temps de réaliser ce nouveau plan, il confia le commandement de ses quartiers d’hiver à son questeur Marc-Antoine, partit de Bibracte la veille des calendes de janvier (25 décembre) avec une escorte de cavalerie, alla rejoindre la 13e légion, qui hivernait chez les Bituriges, non loin de la frontière éduenne, et appela à lui la 11e, qui était la plus proche. Ayant laissé deux cohortes de chaque légion à la garde des bagages, il parcourut le pays fertile des Bituriges, vaste territoire où la présence d’une seule légion était insuffisante pour arrêter des préparatifs d’insurrection.

Son arrivée subite au milieu d’hommes sans défiance, dis-

  1. Ce livre, comme on le sait, est écrit par Hirtius.