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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/360

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toutes les contrées qui touchent à l’Océan. Les deux dernières prirent leurs quartiers d’hiver sur le territoire des Lémovices, non loin des Arvernes, afin qu’aucune partie de la Gaule ne fût dégarnie de troupes. César resta peu de jours dans la Province, présidant à la hâte les assemblées, statuant sur les contestations publiques et récompensant ceux qui l’avaient bien servi. Mieux que personne il avait eu l’occasion de connaître les sentiments de chacun, puisque, pendant le soulèvement général de la Gaule, la fidélité et le secours de la Province l’avaient aidé à en triompher. Ces affaires terminées, il alla rejoindre ses légions dans le Belgium, et prit ses quartiers d’hiver à Nemetocenna (Arras).

Là, on lui apprit les dernières tentatives de Commius, qui, continuant la guerre de partisans à la tête d’un petit nombre de cavaliers, interceptait les convois des Romains. Marc-Antoine avait donné à C. Volusenus Quadratus, préfet de la cavalerie, la mission de le poursuivre ; celui-ci s’en était chargé avec empressement, dans l’espoir de mieux réussir cette fois que la première ; mais Commius, profitant de l’ardeur emportée avec laquelle son ennemi s’était jeté sur lui, l’avait blessé grièvement et s’était échappé ; cependant, découragé, il avait promis à Marc-Antoine de se retirer dans le lieu qui lui serait indiqué, à condition de n’être jamais forcé de paraître devant un Romain[1]. Cette condition acceptée, il avait donné des otages[2].

La Gaule était désormais soumise ; la mort ou l’esclavage lui avaient enlevé ses principaux citoyens. De tous les chefs qui avaient combattu pour son indépendance, deux seuls survécurent, Commius et Ambiorix. Exilés loin de leur patrie, ils moururent ignorés.

  1. D’après Frontin (Stratagèmes, II, xiii, 11), Commius se réfugia dans la Grande-Bretagne.
  2. Guerre des Gaules, VIII, xlviii.