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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/402

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terrassés sur un point, que d’autres relevaient ailleurs l’étendard de l’insurrection.

En 698, l’agitation se manifesta d’abord sur les côtes de l’Océan, depuis la Loire jusqu’à la Seine. Les peuples du Morbihan, maîtres d’une flotte considérable et disposant du commerce extérieur, se mirent à la tête du mouvement. Ils s’associèrent à tous les peuples habitant les côtes entre la Loire et l’Escaut, et demandèrent des secours à l’Angleterre, avec laquelle ils étaient en relation constante. Dans ces circonstances, César prévit que c’était sur mer qu’il fallait réprimer l’audace de ces populations maritimes. Il donna l’ordre de construire des navires sur la Loire, en demanda aux peuples de la Charente et de la Gironde, et envoya d’Italie Decimus Brutus avec des galères et des matelots. Lui-même, aussitôt que la saison le permit, se rendit dans les environs de Nantes, non loin d’Angers, où Publius Crassus hivernait avec la 7e légion. Dès son arrivée, sa préoccupation s’étendit sur le vaste territoire où il devait fonder la domination romaine. À cet effet, il répartit ainsi ses troupes : Labienus est envoyé avec la cavalerie à l’est, du côté de Trèves, pour tenir en respect les Germains ; sur son passage, il raffermira la fidélité des Champenois et de leurs voisins ; P. Crassus est dirigé vers l’Aquitaine pour la soumettre ; Sabinus vers la Normandie, pour y combattre les révoltés du Cotentin ; César se réserve les opérations dans le Morbihan. Après avoir assiégé, non sans de grandes difficultés, plusieurs petites places fortes qui, situées à l’extrémité de promontoires, étaient entourées d’eau à la haute mer, il résolut d’attendre sa flotte et se plaça sur la côte, à Saint-Gildas, au sud de Vannes. Decimus Brutus fit sortir ses vaisseaux de la Loire, vint se mesurer avec l’ennemi, en vue de l’armée romaine, et, par un concours de circonstances heureuses, détruisit la flotte gauloise ; dans le combat périt l’élite de la Bretagne. Le Morbihan et les États