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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/406

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nue sa marche. Après de nouveaux pourparlers, qui avaient pour but, de la part des Germains, de donner à leur cavalerie, envoyée au delà de la Meuse, le temps de revenir, une trêve d’un jour est acceptée. César déclare toutefois qu’il s’avancera jusqu’à la Niers. Cependant son avant-garde est tout à coup traîtreusement attaquée dans sa marche et culbutée par la cavalerie germaine ; il se croit alors délié de ses engagements, et lorsque, le lendemain, les députés viennent pour se justifier de cette déloyale agression, il les fait arrêter, tombe à l’improviste sur le camp des Germains, et les poursuit sans relâche jusqu’au confluent du Rhin et de la Meuse (vers l’endroit occupé aujourd’hui par le fort Saint-André), où ces malheureux trouvent presque tous la mort.

À la suite de ce fait d’armes peu glorieux, où sa bonne foi a été mise en doute, César résolut de franchir le Rhin sous prétexte de réclamer des Sicambres la cavalerie des Usipètes et des Tenctères réfugiée chez eux, mais, au fond, pour intimider les Germains et leur faire perdre l’habitude de seconder les insurrections de la Gaule. Il remonta, donc la vallée du Rhin et arriva à Bonn en face du territoire des Ubiens, peuple qui avait déjà sollicité son alliance et son appui contre les Suèves. Il fit construire en dix jours un pont de pilotis qu’il traversa avec ses troupes ; mais il ne pénétra pas loin en Germanie : ne pouvant atteindre ni les Sicambres, ni les Suèves, qui s’étaient retirés dans l’intérieur des terres, il revint sur la rive gauche et fit rompre le pont.


Première descente en Angleterre.

II. Quoique l’été fût déjà avancé, César voulut profiter du temps qui lui restait encore pour passer en Angleterre et visiter cette île, sur laquelle on n’avait que des notions confuses, et qui n’était connue des Romains que par l’intervention des insulaires dans toutes les guerres de la Gaule. Il partit donc de Bonn, s’achemina vers Boulogne, jalon-