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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/408

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Habitudes de César en campagne.

III. On est étonné, lorsqu’on lit les Commentaires, de la facilité avec laquelle César se rendait tous les ans de la Gaule en Italie ou en Illyrie. Il fallait qu’il y eût des relais établis sur les lignes principales qu’il devait parcourir, non-seulement pour son propre usage, mais aussi pour les courriers portant les dépêches. On a vu qu’en 696 César se transporta en huit jours des bords du Tibre à Genève. D’après Suétone, il faisait 100 milles par jour, soit 150 kilomètres en vingt-quatre heures, ou un peu plus de 6 kilomètres par heure. Les courriers mettaient 28 ou 30 jours d’Angleterre à Rome. Plutarque nous apprend que, pour ne pas perdre de temps, César voyageait la nuit, dormant dans un chariot ou dans une litière[1]. Le jour il avait auprès de lui un secrétaire qui écrivait sous sa dictée, et il était suivi d’un soldat portant son épée. Dans les marches militaires, il était quelquefois à cheval, mais le plus souvent il précédait la troupe à pied, et, la tête découverte, il ne s’inquiétait ni du soleil, ni de la pluie[2].

Au milieu des entreprises les plus périlleuses, il trouvait le temps de correspondre avec les hommes influents et même de lire des poèmes que lui envoyait Cicéron, auquel il faisait parvenir son avis et ses critiques[3] ; il s’occupait sans cesse des événements qui se passaient à Rome.


Consulat de Pompée et de Crassus.

IV. Au commencement de l’année 699 les consuls n’étaient pas encore désignés. En pareille circonstance, le sénat nommait des interrois, qui, investis des pouvoirs

  1. Plutarque, César, xviii.
  2. Suétone, César, lvii.
  3. « Que pense César de mon poëme, je vous prie ? Il m’a déjà écrit qu’il avait lu le premier livre et qu’il n’avait rien vu, même en grec, qui lui plût davantage. Le reste, jusqu’à certain passage, est plus négligé : c’est son expression. Dites-moi ce qui lui déplaît, le fond ou la forme, et ne craignez rien de votre franchise. » (Cicéron, Lettres à Quintus, II, xvi.)