Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/411

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La plupart des autres magistrats furent également choisis parmi leurs créatures, et il n’y eut que deux tribuns du peuple, C. Ateius Capito et P. Aquilius Gallus, qui représentassent l’opposition. Toutes ces élections eurent lieu avec un certain ordre, troublé une fois seulement aux comices pour l’édilité. On se battit au Champ de Mars, où il y eut des morts et des blessés. En se jetant au milieu du tumulte pour l’apaiser, Pompée eut sa toge couverte de sang. Ses esclaves la rapportèrent à sa maison pour en chercher une autre. À la vue de ce sang, Julia, alors dans un état de grossesse avancée, crut que son mari venait d’être tué, et fit une fausse couche. Cet accident altéra sa santé, mais ne fut pas, comme on l’a dit, la cause de sa mort, qui eut lieu seulement l’année suivante[1].


Proposition de Trebonius sur le gouvernement des provinces.

V. Rien ne résistait plus aux deux consuls. Les factions semblaient vaincues. Cicéron lui-même et Clodius se rapprochaient, et, par l’entremise de Pompée et de Crassus, se promettaient des concessions réciproques[2]. Le moment était arrivé de présenter la loi qui devait donner des provinces et des armées aux deux premiers magistrats de la République ; ceux-ci voulaient que la proposition vînt d’un tribun du peuple, et ils en avaient chargé C. Trebonius, qui fut depuis un des lieutenants de César. Le sénat n’avait pas procédé, avant les élections consulaires, à la répartition des provinces, ainsi que l’exigeait la loi. Trebonius, suivant l’exemple donné, quelques années auparavant, pour le gouvernement des Gaules, s’adressa au peuple et prit l’initiative de deux propositions, relatives l’une à Pompée et à Crassus, l’autre à César.

Les provinces destinées aux deux consuls, à leur sortie

  1. Plutarque, Pompée, lv.
  2. Cicéron, Lettres à Quintus, II, ix.