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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/419

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naissance, trop sensible peut-être à l’injure, il écrivit au Sénat une lettre pleine d’invectives et d’accusations contre Caton. Celui-ci les repoussa d’abord avec calme ; puis, profitant de la circonstance, il se mit à peindre, sous les couleurs les plus noires, les prétendus desseins de César. « Ce n’étaient, disait-il, ni les Germains ni les Gaulois qu’il fallait redouter, mais cet homme ambitieux dont les projets n’étaient ignorés de personne. » Ces paroles frappèrent vivement un auditoire déjà prévenu défavorablement. Cependant la peur de l’opinion publique arrêta toute décision ; car, selon Plutarque : « Caton ne gagna rien hors du sénat ; le peuple voulait que César parvînt à la plus grande puissance, et le sénat, quoiqu’il pensât comme Caton, n’osa rien faire, par crainte du peuple[1]. »

  1. Plutarque, Caton d’Utique, lviii.