Aller au contenu

Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/439

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

enquis ni des chemins, ni des contrées qu’il devait traverser, et négligeait les alliances et les secours que pouvaient lui offrir les peuples voisins et ennemis des Parthes.

Il était parti de Brundusium malgré la mauvaise saison, avait débarqué à Dyrrachium, non sans avoir perdu plusieurs bâtiments ; de là, suivant la route militaire directe qui conduisait des côtes de l’Adriatique au Bosphore[1], il s’était rendu par terre en Galatie, et était entré en Mésopotamie, après avoir franchi l’Euphrate[2].

Les Parthes, surpris, n’opposèrent aucune résistance, et les riches et florissantes colonies grecques de l’Euphrate et du Tigre, qui détestaient le joug parthe, reçurent Crassus comme un libérateur. La ville de Nicephorium (Rakkah), située près d’Ichnæ, sur le Balissus, lui ouvrit ses portes ; Zenodotium seule l’obligea à un siège. Au lieu de profiter du concours des circonstances et de s’avancer promptement sur le Tigre, d’enlever la ville considérable de Séleucie, Ctésiphon[3], résidence ordinaire du roi des Parthes, et même Babylone, il se borna à rançonner la province. Ayant laissé 7 000 hommes d’infanterie et 1 000 chevaux en garnison dans quelques places fortes, il retourna en Syrie prendre ses quartiers d’hiver. Là, sans s’occuper de la campagne prochaine, il ne pensa qu’à commettre des exactions et à piller les temples d’Hiérapolis et de Jérusalem.

Au commencement de 701, Crassus se remit en campagne avec sept légions, près de 4 000 cavaliers et un pareil nombre de fantassins armés à la légère[4], et rentra en Mésopotamie. Il avait pour lieutenants son fils Publius,

  1. « Ut via illa nostra, quæ per Macedoniam est usque ad Hellespontum militaris. » (Cicéron, Discours sur les provinces consulaires, ii. — Strabon, VII, vii, 268.)
  2. Plutarque, Crassus, xvii.
  3. Sur la rive gauche du Tigre, en face de Séleucie.
  4. Plutarque, Crassus, xxiv.