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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/466

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de galeries couvertes, et, au moyen de la terrasse qui atteint la hauteur du mur, il donne l’assaut et emporte la place.

Après la prise de Bourges, il se rend à Nevers, où il installe ses dépôts, puis à Decize, pour apaiser les contestations nées, parmi les Bourguignons, de la compétition de deux prétendants au pouvoir. Il divise alors son armée, envoie Labienus, avec deux légions, contre les Parisiens et leurs alliés, lui ordonne de prendre les deux légions laissées à Sens, et lui-même, avec les six autres, se dirige vers l’Auvergne, foyer principal de l’insurrection. Par un stratagème, il traverse l’Allier à Varennes sans coup férir, et oblige Vercingetorix à se retirer dans Gergovia avec toutes ses forces.

Placés sur des hauteurs presque inaccessibles, ces vastes oppidums gaulois, qui renfermaient une grande partie de la population d’une province, ne pouvaient être réduits que par la famine. César en était persuadé, il voulait se borner à bloquer Gergovia ; mais un jour l’occasion lui semble favorable, et il hasarde un assaut. Repoussé avec perte, il ne songe plus qu’à la retraite, lorsque déjà l’insurrection l’enveloppe de toute part. Les Bourguignons eux-mêmes, qui doivent tout à César, ont suivi l’impulsion générale : par leur défection, les communications de l’armée romaine se trouvent interceptées et ses derrières menacés. Nevers est incendié, les ponts sur la Loire sont détruits ; les Gaulois, dans leur présomptueux espoir, voient déjà César humilié et forcé de passer avec ses soldats sous de nouvelles Fourches caudines ; mais de vieilles troupes aguerries, commandées par un grand capitaine, ne reculent pas après un premier revers, et ces six légions, renfermées dans leur camp, isolées au milieu d’un pays insurgé, séparées de tout secours par des fleuves et des montagnes, immobiles cependant et inébranlables en face d’un ennemi victorieux qui n’ose pas poursuivre sa victoire, ressemblent à ces rochers battus par