Aller au contenu

Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/500

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Après avoir ainsi parcouru les contrées de la Gaule citérieure, il rejoignit promptement l’armée à Némétocenne. Dans la prévision de son prochain départ, il voulut frapper les esprits des Germains et des Gaulois par une grande agglomération de forces, et se montrer encore une fois à ses troupes réunies. Les légions, retirées de leurs quartiers, furent envoyées chez les Trévires ; César s’y rendit de son côté et y passa l’armée en revue. Cette solennité avait nécessairement de la grandeur. Il voyait devant lui ces vieilles cohortes avec lesquelles il avait livré tant de combats et dont les plus jeunes soldats comptaient huit campagnes. Sans doute il leur rappela que, général ou consul, il devait tout au peuple et à l’armée, et que la gloire acquise ensemble formait entre eux d’indissolubles liens. Jusqu’à la fin de l’été, il resta dans le nord de la Gaule, « ne déplaçant les troupes qu’autant qu’il le fallait pour entretenir la santé du soldat. T. Labienus reçut ensuite le commandement de la Gaule citérieure, dans le but d’assurer plus de suffrages à la prochaine candidature de César au consulat. Quoique ce dernier n’ignorât pas les manœuvres de ses ennemis pour détacher de lui Labienus, et leurs intrigues pour lui faire enlever par le sénat une partie de son armée, on ne put l’amener ni à douter de Labienus, ni à rien entreprendre contre l’autorité du sénat. Il savait que, si les voix étaient libres, les pères conscrits lui rendraient justice[1]. » En effet, toutes les fois que le sénat n’était pas sous l’empire d’une minorité factieuse, la majorité se prononçait en faveur de César.

Il avait été décidé, dans le mois d’octobre précédent, qu’on s’occuperait des provinces consulaires au 1er mars 704, époque à laquelle Pompée avait déclaré qu’il ne mettrait plus d’obstacle à la discussion. Elle s’ouvrit alors, à ce qu’il

  1. Guerre des Gaules, VIII, lii.