Aller au contenu

Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou sur des traités[1], ou enfin sur le droit de patronage[2]. Les alliances accidentelles résultaient de la nécessité de s’unir contre un danger commun[3].

Dans la Gaule, non-seulement chaque État, chaque tribu (pagus), mais encore chaque famille, étaient divisés en deux partis (factiones) ; à la tête de ces partis étaient des chefs pris parmi les chevaliers les plus considérables et les plus influents. César les appelle principes[4]. Tous ceux qui acceptaient leur suprématie devenaient leurs clients, et, quoique les principes n’exerçassent pas une magistrature régulière, leur autorité était très-étendue. Cette organisation remontait à une haute antiquité ; elle avait pour but d’offrir à tout homme du peuple une protection contre les grands, puisque chacun se trouvait sous le patronage d’un chef qui avait pour devoir de prendre en main sa cause, et qui eût perdu tout crédit s’il eût laissé opprimer un de ses clients[5]. On voit dans les Commentaires que cette classe des principes jouissait d’une très grande influence. De leurs décisions dépendaient toutes les résolutions importantes[6], et leur réunion

  1. In fide ; ainsi les Éduens avec les Bellovaques (II, xiv), avec les Sénonais (VI, iv), avec les Bituriges (VII, v).
  2. « Eburonum et Condrusorum, qui sunt Trevirorum clientes » (IV, vi) ; « Carnutes… usi deprecatoribus Remis, quorum erant in clientela » (VI, iv) ; « imperant Æduis atque eorum clientibus Segusiavis, Ambluaretis, Aulercis Brannovicibus, Blannoviis. » (VII, lxxv).
  3. Les fédérations de cette nature qui ont été signalées sont : 1° celle des Belges contre les Romains, en 697 (Guerre des Gaules, II, iv) ; 2° celle des Vénètes avec des peuplades voisines, en 698 (Guerre des Gaules, III, ix) ; 3° celle des Trévires, des Nerviens, des Aduatuques et des Ménapiens, en 701 (Guerre des Gaules, VI, ii) ; 4° celle des peuples qui investirent Camulogène du pouvoir suprême, en 702 (Guerre des Gaules, VII, lvii) ; 5° la grande fédération qui plaça toutes les forces de la Gaule sous le commandement de Vercingétorix (Guerre des Gaules, VII, lxiii).
  4. Guerre des Gaules, VI, xi.
  5. Guerre des Gaules, VI, xi.
  6. Guerre des Gaules, V, iii, liv ; VI, xi ; VII, lxxv ; VIII, xxii.