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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/535

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En l’année 704, l’intercalation est omise. Les partisans de César la réclamèrent en vain (Dion-Cassius, XL, lxi, lxii.)

En 705, Cicéron, qui hésite à rejoindre Pompée, écrit à Atticus, « a. d. XVII kal. Junii : Nunc quidem æquinoctium nos moratur, quod valde perturbatum erat. » On était au 16 avril ; l’équinoxe était passé depuis 21 jours, et les troubles atmosphériques pouvaient durer encore. Était-ce d’ailleurs autre chose qu’un prétexte pour Cicéron ?

César s’embarque à Brindes la veille des nones de janvier 706 (Guerre civile, III, vi.) On est au 28 novembre 49 avant Jésus-Christ. « Gravis autumnus in Apulia circumque Brundusium… omnem exercitum valetudine tentaverat. » (Guerre civile, III, ii, vi.) — « Bibulus gravissima hieme in navibus excubabat. » (Guerre civile, III, viii.) — « Jamque hiems appropinquabat. » (Guerre civile, III, ix.)

Après être venu à Rome vers la fin de l’an 707, César en repartit pour la guerre d’Afrique. Ce fut seulement à son retour, vers le milieu de l’an 708, qu’il put s’occuper de la réorganisation de la République et de la réforme du calendrier. Selon Dion-Cassius (XLIII, xxvi), « comme les jours des années ne concordaient pas bien ensemble, César introduisit la manière actuelle de compter, intercalant 67 jours nécessaires pour rétablir la concordance. Quelques auteurs ont prétendu qu’il en intercala davantage ; mais voilà la vérité[1]. »

Quelle concordance s’agissait-il de rétablir ainsi ? Les 67 jours nécessaires étaient précisément ce qu’il fallait ajouter pour qu’en l’an séculaire 700 de Rome le mois de mars julien coïncidât avec l’ancien mois de mars romain. Le mois de mars de l’année 700 de Rome est le véritable point de départ du style julien.

    l’année romaine n’aurait eu que 354 jours. Suivant lui, cette réduction eût été nécessaire pour trouver les 560 jours dont parle Cicéron. L’auteur commet plus d’une erreur : entre autres, il attribue, sans y prendre garde, 29 jours au lieu de 27 au mois de février de l’an 703 (De Gœler, p. 91.)

  1. Suétone avait écrit : « César mit, pour cette fois, deux autres mois entre novembre et décembre, en sorte que l’année fut de quinze mois, y compris l’intercalaire, qui, en suivant l’usage, était tombé dans cette même année. » Censorin, adoptant ce sentiment, trouve que César intercala 90 jours en l’année 708. Mais Suétone nous a légué d’autres erreurs. Dion-Cassius, consul pour la seconde fois en l’an 229 après Jésus-Christ, avait puisé aux sources authentiques ; il vaut mieux s’en tenir à son système, qui rétablit la concordance astronomique pour l’équinoxe en l’an 700, tandis qu’avec le système de Censorin on a vainement cherché ce que César avait pu se proposer.