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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/55

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cette rivalité jalouse entre les différentes peuplades, paralysèrent les efforts de quelques hommes éminents, désireux de fonder une nationalité, et les Gaulois offrirent bientôt à l’ennemi un moyen facile de les diviser et de les combattre.

Aussi l’Empereur Napoléon Ier dit-il avec raison : « La principale cause de la faiblesse de la Gaule était dans l’esprit d’isolement et de localité qui caractérisait la population ; à cette époque les Gaulois n’avaient aucun esprit national ni même de province ; ils étaient dominés par un esprit de ville. C’est le même esprit qui, depuis, a forgé les fers de l’Italie. Rien n’est plus opposé à l’esprit national, aux idées générales de liberté, que l’esprit particulier de famille ou de bourgade. De ce morcellement il résultait aussi que les Gaulois n’avaient aucune armée de ligne entretenue, exercée, et dès lors aucun art ni aucune science militaire. Toute nation qui perdrait de vue l’importance d’une armée de ligne perpétuellement sur pied, et qui se confierait à des levées ou des armées nationales, éprouverait le sort des Gaules, sans même avoir la gloire d’opposer la même résistance, qui a été l’effet de la barbarie d’alors et du terrain, couvert de forêts, de marais, de fondrières, sans chemins, ce qui le rendait difficile pour les conquêtes et facile pour la défense[1]. » Avant que César vînt en Gaule, les Éduens et les Arvernes se trouvaient à la tête de deux partis opposés, s’efforçant chacun de l’emporter sur son concurrent. Bientôt ces derniers s’unirent aux Séquanes, qui, jaloux de la supériorité des Éduens, alliés du peuple romain, invoquèrent l’appui d’Arioviste et des Germains. À force de sacrifices et de promesses ils étaient parvenus à les attirer chez eux. À l’aide de ce concours, les Séquanes étaient restés vainqueurs dans plusieurs combats[2]. Les

  1. Précis des guerres de César par l’Empereur Napoléon Ier, page 53, Paris, 1836.
  2. L’inimitié qui régnait entre les Séquanes et les Éduens était encore aug-