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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/568

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ainsi dire, impossible de commettre une erreur de quelques années. La série des deniers et quinaires nous offre les noms de quatre-vingt-deux magistrats, et la massue, symbole d’un quatre-vingt-troisième ; quatre de ces deniers ne présentent ni nom ni symbole ; il en est de même d’un as de cuivre au type de Janus avec la proue de navire, lequel n’a probablement pas porté d’autre légende que le mot ROMA. Les plus récentes de ces monnaies remontent à l’an 700 de Rome, 54 avant Jésus-Christ. L’année dans laquelle eut lieu le siège d’Alesia est l’année 702 ; ce fait seul servirait au besoin à démontrer qu’Alise et Alesia sont une même localité.

L’examen des monnaies de fabrication gauloise n’a pas une moindre importance. Elles appartiennent à vingt-quatre civitates ou peuplades différentes. Des contingents militaires accourus de tous les points du territoire gaulois ont donc pris part à la guerre dans laquelle ces monnaies ont été perdues et éparpillées sur le sol. Mais ce qui est décisif, c’est que, dans le nombre, nous en trouvons cent trois qui sont incontestablement d’origine arverne ; l’une d’elles porte en toutes lettres le nom de Vercingetorix. Sur quatre cent quatre-vingt-sept monnaies gauloises, cent trois appartiennent aux Arvernes.

Ajoutons que, parmi ces dernières, soixante et une pièces portent le nom d’Epasnactus, qui devint, après la capitulation d’Alesia, un allié fidèle des Romains et le chef de l’Arvernie (Guerre des Gaules, VIII, xliv.) Or les monnaies d’Epasnactus sont bien connues depuis longtemps ; elles se subdivisent en deux classes : les unes, antérieures à la soumission de ce personnage, présentent des types gaulois purs ; les autres, postérieures, n’offrent plus que des types romanisés, s’il est permis de s’exprimer ainsi. Dans les fossés du camp D on n’a trouvé que des monnaies d’Epasnactus au type primitif : la bataille dans laquelle ces monnaies ont été perdues par des Arvernes devant Alise est donc antérieure à l’année 51 avant Jésus-Christ, année de la soumission d’Epasnactus.