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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/89

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Ruhr[1]. Au nord des Ubiens se trouvaient les Sicambres, établis dans le Sauerland et jusque vers la Lippe. Enfin, les Usipètes et les Tenctères étaient encore plus reculés au nord, vers l’embouchure du Rhin. (Voir planche 2.)


Les Gaulois appellent César à leur secours.

II. Les chefs gaulois qui étaient venus solliciter le secours de César exposèrent contre Arioviste les griefs suivants : « Le roi germain, disaient-ils, avait profité des querelles qui divisaient les différents peuples de la Gaule ; appelé autrefois par les Arvernes et les Séquanes, il avait remporté, avec leur concours, plusieurs victoires sur les Éduens, soumis alors aux conditions les plus humiliantes. Peu de temps après, son joug s’appesantit sur les Séquanes eux-mêmes, au point que, vainqueurs avec lui, ils sont aujourd’hui plus malheureux que les Éduens vaincus. Arioviste s’est emparé du tiers de leur territoire[2] ; un autre tiers va être bientôt cédé, par ses ordres, à 24 000 Harudes, qui se sont joints à lui depuis quelques mois. Il se trouve 120 000 Germains dans la Gaule. Les contingents des Suèves sont déjà arrivés sur les bords du Rhin. Encore quelques années, et l’invasion des Gaules par les Germains sera générale. César seul peut l’arrêter par son prestige, par celui du nom romain, par la force de ses armes et l’éclat de sa victoire récente. »

La Gaule venait ainsi d’elle-même, par l’organe de ses chefs, se jeter dans les bras de César, le prendre pour

  1. Strabon (VII, p. 244) rapporte, d’après Posidonius, que les Boïens ont habité d’abord la forêt Hercynienne ; autre part il dit (V, 177) que les Boïens s’établirent chez les Taurisques, peuple habitant près du Norique. Le même auteur place (VII, 243) les solitudes habitées par les Boïens à l’orient de la Vindélicie (Bavière méridionale et Autriche occidentale). Enfin il dit (IV, 171) que les Rhétiens et les Vindéliciens sont limitrophes des Helvètes et des Boïens. Les Némètes et les Vangions se transportèrent plus tard sur la rive gauche du Rhin, vers Worms et Spire, et les Ubiens vers Cologne.
  2. Ce qui formait la haute Alsace d’aujourd’hui.