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Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/108

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le camp dès que ça me dit, mai, kifkif l’oiseau sur la branche, sauf que je suis un peu plus lourd.

— Enfin, on vous connaît bien par ici ?

— Oui… non… peut-être… j’sais pas…

— Eh bien, vous allez venir avec nous chez le maire de Rocfontaine ; on le saura bien où qu’il est vot’ domicile.

— Comme vous voudrez, messieurs, acquiesça Kinkin.

Et ils se dirigèrent d’une allure assez rapide vers le chef-lieu de canton, distant de quatre ou cinq kilomètres.

Chemin faisant, Kinkin, que tous connaissaient, avait grand peur de rencontrer un citoyen quelconque qui eût pu, sans croire mal faire, révéler sa véritable identité qu’il avait eu, comme on l’a vu, bien soin de celer. Il songeait, d’autre part, à retarder autant que possible son arrivée au pays et à se débarrasser de ses deux encombrants gardes du corps qui le tenaient chacun par un bras après lui avoir mis les poucettes.

— Si ça ne vous faisait rien, messieurs, d’aller un peu moins vite ; on voit que vous êtes jeunes, vous autres, et que vous n’avez pas, comme moi, une longue trotte dans les pattes.

Ils ralentirent un peu l’allure.

Pour le cabriolet, Kinkin songea au moyen classique.

Il continua à bavarder avec ses gardiens puis,