Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/162

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en se dandinant et en flairant le vent comme trois renards.

— Brigadier, vous avez raison, dit Lebrac à Camus qui n’avait pourtant émis aucune idée. Il me semble que ça bouge par là-bas et ça n’est pas naturel.

— C’est des voleurs, conclut Tintin. En avant !

— Ah, tas de salauds, attendez ! s’exclama le trio en s’élançant.

Les trois voleurs, les poches alourdies de cailloux, prirent la fuite aussitôt, tout en donnant les signes les plus manifestes d’une vive terreur.

La justice avec frénésie poursuivit le crime. Chacun des agents de la force publique s’était attaché spécialement à un bandit et bientôt, ainsi qu’il doit en être dans une république bien policée, les trois chenapans, embarrassés du produit de leur vol, furent appréhendés vigoureusement.

— Misérable, voler de l’argent !

— Canaille, prendre les poules des gens !

— Crapule, barboter du linge dans les « ormoires »  !

— Non, c’est pas du jeu, protestait Boulot à Lebrac : tu tapes trop fort et tu pinces. Les gendarmes i n’ont pas le droit de battre les voleurs ; j’veux plus être voleur si c’est comme ça, na ; j’veux être gendarme et j’t’en foutrai, moi aussi !

— Rends l’argent, insistait Lebrac en fouillant les poches.