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Page:Louis Pergaud - Les Rustiques nouvelles villageoises, 1921.djvu/171

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LA TRAQUE AUX NIDS


Y avait Michaud, y avait Langlois,
Y avait Landouillard…


Comme dans la chanson, nous étions sept ; c’est-à-dire, non, ne dramatisons rien et restons sincère, nous n’étions que six : Lebrac, Camus, Gambette, Tintin, Grangibus et La Crique.

Vétérans chevronnés de la guerre des boutons, grands maraudeurs de pommes et abatteurs de noix, tous, garnements de dix à douze ans, nous avions ce printemps-là reformé notre association de bandits grimpeurs, pillards aériens et détrousseurs de nids. Pour le partage, ainsi qu’on le verra, nous étions toujours un de trop, sinon deux ; pour la besogne, la criminelle besogne, nous étions de trop tous les six.

Ce n’était point pourtant aux petits oiseaux que nous en voulions, sauf Camus qui avait conservé un goût très vif pour les bouvreuils, prédilection qui lui avait d’ailleurs valu son nom : un bouvreuil, là-bas, s’appelant un camus. Donc, les pinsons, chardonnerets, linots, serins, fauvettes et